RAPPEL DE LA MÉTHODOLOGIE DU DR. MASI

Chers amis, j’ai un grand plaisir à vous retrouver et c’est le souhait secret de mon cœur depuis que nous nous étions rencontrés la première fois en 96. Beaucoup d’entre vous avaient participé au congrès de 96 ou au séminaire que nous avions donné ici, le Dr Masi et moi-même en 97, mais pour que tous comprennent la démarche que je vais vous exposer au sujet de la dynamique de Bufo, je vais vous rappeler brièvement la méthodologie du Dr Masi que nous avons adopté à l’AFADH depuis près de 20 ans et qui nous donne de grandes satisfactions intellectuelles et de succès thérapeutiques. Ce que le Dr Masi a apporté à la communauté homéopathique est essentiellement : 1° Le concept de dynamique miasmatique. 2° Une méthodologie rationnelle et ordonnée pour étudier pathogénésies et cas cliniques I/Présentation de la dynamique miasmatique La dynamique miasmatique telle que le Dr. Masi l’a conçue est la modification de l’attitude du sujet qui se défend contre une souffrance primaire, modification qui s’effectue selon le jeu des inter-réactions entre le milieu et le sujet. La souffrance dite psorique primaire est la sensation erronée d’une perte d’une faculté humaine, comme, par exemple, la sensation d’être incapable, ou pas aimé, ou fragile, etc. Elle crée un handicap mental contre laquelle la personne va se défendre comme elle peut, avec l’énergie dont elle dispose, et les obstacles ou les aides qu’elle rencontre dans le milieu. D’où 3 types de réactions:
1°) La réaction de lutte victorieuse, dite égotrophique Le premier effort de la personne sera de nier son handicap, de nier qu’il a perdu cette faculté. Par exemple si sa souffrance est de se sentir incapable, il va tout faire pour augmenter et prouver sa capacité, non d’une manière normale, car c’est bien notre travail d’homme de nous perfectionner sans cesse par l’exercice et l’expérience, mais d’une manière compulsionnelle : toute l’énergie de sa vie y passe, car la sensation douloureuse intérieure n’étant jamais guérie, il doit toujours être sur le qui-vive pour compenser, et se prouver à lui-même et aux autres qu’il est capable. C’est la réaction égotrophique 1er degré. Si le milieu encourage, (par exemple, donner confiance à l’enfant pour de fausses raisons : “ tu es un Dupont, tu réussiras ”), il favorise la réaction égotrophique. Au 2ème degré, il méprise cette pauvre faculté humaine dont il a l’impression de manquer, parce qu’il décide qu’il a mieux, une faculté supérieure, surhumaine, nous disons “ divine ”, innée, intuitive, parfaite dès le départ, et qui n’a pas besoin d’effort pour se développer.
2°) La réaction d’échec de la lutte ou égolytique Si le milieu s’oppose à la réaction égotrophique ou décourage (par exemple, “ c’est tout le portrait de son oncle, on n’en fera rien ”), le sujet risque de soulager sa douleur en abandonnant la lutte pour développer la faculté en question, dans un processus d’auto-destruction ou égolyse : “ je suis un incapable, je n’y peux rien, c’est comme ça ”. Mais de toute façon, encouragé ou découragé, la maladie est la même : la sensation erronée d’être incapable.
3°) La réaction de destruction d’autrui, ou hétérolytique C’est la réaction de défense en accusant l’autre d’être responsable de sa souffrance (par exemple, “ c’est parce que mon père ne m’a pas poussé que j’ai abandonné les études ”), ou en faisant ressentir à l’autre qu’il porte ce handicap même qui est le mien (“ tu ne vois donc pas que tu as toujours été un incapable ”). Là aussi, c’est la même maladie psorique profonde, qu’on projette sur autrui.
Exemples de dynamique miasmatique de symptômes typiques de remèdes bien connus Exemple n° 1: Thuja Le grand symptôme mental, c’est la fragilité, la peur d’être mis en pièces, de perdre ses connexions. En égotrophie 1er degré, il souligne sa solidité ni lui ni son œuvre ne peuvent être mis en pièces, parce qu’il se soumet ou soumet son œuvre à une certaine contrainte qui maintient la connexion d‘éléments divers (attitude qu’on voit dans l’expérimentateur qui souhaite la contrainte de l’hôpital psychiatrique). Ou bien il prouve sa capacité à maintenir la cohésion d’un ensemble de personnes. Ou bien il prouve sa capacité intellectuelle de réaliser une synthèse cohérente de toutes les notions connues : c’est pourquoi on dit que c’est le remède des théologiens ou des philosophes, mais il faut préciser que la théologie ou la philosophie ne sont pas des symptômes par elles-mêmes, au contraire ce sont des grandes valeurs de l’homme, elles deviennent pathologiques quand elles prennent un caractère compulsionnel ou mensonger : par exemple fausse synthèse qui élimine purement et simplement les aspects qui ne peuvent pas s’y intégrer. En égotrophie 2ème degré, il n’a pas besoin de contrainte pour que ses parties restent dans l’unité, il “ dépasse toutes les bornes ”. Il est “ le point central autour duquel toute chose doit tourner ” par l’activité de son intelligence créatrice. Il n’a pas besoin de la manière humaine de participer à la cohésion d’un ensemble dans la collaboration avec d’autres intelligences, il est la tête pensante qui crée un ensemble et le maintient dans la cohésion comme Dieu lui-même maintient les éléments de sa création dans un tout cohérent par son intelligence créatrice. Illustration clinique: malade ayant eu un résultat spectaculaire sur une grave polyarthrite rhumatoïde. J’ai été mise sur la piste de Thuja quand il me parlait avec passion de son ancien métier, assembleur de pièces, activité qu’il poursuit encore pour son usage personnel : “ C’est un manque de modestie, c’est impudique de vous raconter ça, mais je suis émerveillé de voir que ce que j’ai pensé la veille, écrit avec des chiffres, je le réalise concrètement : je prends mes deux bouts de bois et ils s’assemblent exactement comme j’ai pensé. Et là, Je suis le grand Bon Dieu. J’écrivais pour moi et pour les autres, qui réalisaient ce que j’avais mis par écrit. Je faisais toute la préparation. Une fois, j’avais 1100 morceaux de bois ! et tout s’assemblait ! Je suis sûr qu’un autre modeleur dirait : c’est un menteur ! Eh bien, c’est ma vérité profonde, c’est exactement ça. ” En égolyse, Thuja a perdu ses connexions, il est mis en pièces. Illustration clinique: un malade en dépression chronique grave (un instituteur devenu une vraie loque), depuis plusieurs années, qui me dit : “j’ai une sensation à la nuque, l’occiput, comme une tumeur qui arriverait à rompre les connexions ; parfois, je sens un frisson, comme s’il y avait une connexion qui se faisait et le cerveau se remet en marche, mais c’est très momentané, et alors je suis gonflé, je suis moi-même, je ne rase plus les murs, ça me redonne de l’énergie, de la prestance ; ce qui me fait dire que le reste du temps les connexions ne se font pas ”. Donc tout l’état dépressif est le résultat de connexions qui ne se font pas. Le malade a guéri avec une seule dose de Thuya, la santé se maintient depuis plus de deux ans. En hétérolyse, Thuja souligne la fragilité de l’autre. Exemple n°2: Nitric acid Il ne supporte aucune erreur et ne pardonne à personne son erreur. Le sujet est écartelé entre la justice inflexible (“ garde rancune même si l’autre s’excuse ”) et la miséricorde (“ commisération ”). La même chose envers lui-même : “ grande pitié pour lui-même ”, et “ horreur qu’on ait pitié de lui ”. Et il a perdu la capacité de réfléchir. Masi dit que c’est le juge qui est dans l’incapacité d’accorder l’exacte justice avec la miséricorde. Seul Dieu allie une infinie justice avec une infinie miséricorde, parce que, avec le châtiment qui va porter le sujet à la conversion et au repentir, il donne la grâce d’une restauration de la personne qui devient encore plus belle qu’avant sa faute. Le liturgie de Pâques proclame : “ heureuse faute qui nous a valu un tel rédempteur ”. Nous, cela nous est impossible, si je punis un enfant pour qu’il réalise son erreur et se corrige, je ne peux pas lui donner une grâce qui puisse le rendre meilleur qu’avant sa faute. Nitric acid qui veut concurrencer Dieu, cherche éperdument la juste mesure entre la justice et la miséricorde et ne sait comment s’en sortir. Dans l’hétérolyse, il n’a pitié de personne. Dans l’égotrophie il peut être, ou le juge inflexible ou, le dispensateur de toute miséricorde, qui en pardonnant tout annule la notion de faute et donc la justice. Ce sont les deux extrêmes permettant de nier sa difficulté. Dans la psore, il hésite perpétuellement entre les deux. Pour guérir, il devra se contenter d’exercer de son mieux, en toute conscience, la justice avec miséricorde, en acceptant que l’une comme l’autre en ce monde soient toujours plus ou moins imparfaites, puisqu’il n’a pas le pouvoir divin de donner la grâce, et qu’il doit tout remettre à Dieu dans la certitude de foi que Lui, Dieu, saura en tirer par sa grâce quelque chose de parfait. Illustration clinique: Une institutrice qui vivait dans la hantise de l’erreur au niveau de la correction de ses copies, au point de tomber dans une dépression profonde : “ je passe un temps fou sur mes copies, pour être le plus juste possible, j’y reviens sans cesse, je n’ai jamais fini”. C’est un vrai TOC, qui rend la vie insupportable. 4 doses de Nitr.ac l’ont délivrée. (Recul de deux ans). Exemple n° 3: Argentum met Il a deux grands symptômes égotrophiques : La sérénité avec sensation de paix céleste La facilité à argumenter (en opposition avec l’impossibilité de réfléchir parce que l’imagination lui présente des événements palpitants, donc débordé par l’émotionnel). La méthodologie de Masi permet d’en déduire la perte psorique : Perte de la paix “ céleste ” Perte de la capacité d’argumenter sans être envahi par l’émotionnel Illustration clinique: Une malade qui a vu disparaître avec Argentum met (depuis un an) ses séquelles de SEP handicapant la marche (elle avait fait 3 crises aiguës dont la dernière deux ans auparavant). Prescription sur la dynamique de la paix et de l’argumentation : “ La paix, c’est comme si je faisais le plein d’un grand oxygène, d’un grand soleil, c’est doux, en parler me fait pleurer, ça arrête le bruit intérieur, la douleur. La mer, la beauté, le silence, la prière. Quand je ne peux pas le vivre, j’étouffe et je pleure. Je recherche des lieux de paix, ou des gens avec qui je suis en paix ” . “ une attitude pas paisible, ça m’atteint, ça m’angoisse, et ça me fait pleurer. Comme si j’étais bloquée, désespérée ; je devrais le dire tout simplement à la personne, mais je ne peux dire. Je suis éreintée, épuisée, et je pleure. Comme si je n’avais pas la force d’aller vers l’autre, comme si j’allais en mourir, d’aller vers l’autre ; on me dirait d’aller sur un champ de bataille, ça serait pareil. Et c’est fort .Je me dis : “ il faut que tu sois objective ”. Le champ de bataille dont elle parle, c’est l’opposé de la paix. Ce besoin d’être objective, c’est l’argumentation qui permet de prendre du recul face à l’émotionnel. Exemple n° 4: Nux Moschata C’est la dynamique miasmatique par rapport à la sensation de ridicule. Les 3 attitudes sont bien exprimées dans la pathogénésie: La souffrance psorique est celle d’être ridicule: “ Elle disait et faisait de nombreuses choses comme si elle était idiote, et l’instant d’après elle était chagrinée de sa conduite et disait qu’elle ne pouvait pas se contrôler ”. Il se voit ridicule dans son aspect même : les parties de son corps sont diminuées ou trop grandes, il a deux ou trois têtes, etc. Egotrophie: Il utilise le ridicule pour se faire remarquer : “ après les avoir fait rire jusqu’à 1h du matin, j’allais me coucher ”. Donc il nie son infirmité d’être ridicule pour exhiber une qualité, être comique Egolyse: Il tombe dans le ridicule: “ Il faisait beaucoup d’actes ridicules et extravagants. Il semblait infantile et idiot. Gestes étranges, langage impropre. ” “ illusions ridicules ”. Hétérolyse: C’est les autres qui sont ridicules : “ Tout lui semblait ridicule quand elle retrouvait la mémoire ”. “ Il essayait de voir quelque chose de ridicule en tout ”. “ Tout provoque le rire ”. Illustration clinique: Une danseuse atteinte d’ostéomes qui mettaient sa carrière en jeu, guérie depuis 88 grâce à Nux Moschata dont elle avait exprimé parfaitement la dynamique: ‑ "quand je n'arrive pas à faire un pas dans la danse, j'amplifie le ridicule, je me vois de l'extérieur, j'en rajoute, je fais rigoler les autres et moi-même. Avant, j'avais l'impression que les autres étaient ridicules, et maintenant, ça se retourne sur moi, je me vois danser avec mes grosses cuisses et mes limitations articulaires, et je me trouve ridicule". Exemple n° 5: Drosera Drosera a deux grands symptômes égotrophiques: 1) Celui de la bonne conscience: “Il n’avait pas peur du malheur, parce qu’il était conscient d’avoir agi comme il faut ”; 2) Celui de la méfiance d’autrui: plein de défiance, comme s’il n’avait à faire qu’à des menteurs ”. On en déduit le doute psorique de base conte laquelle il se défend : suis-je capable de bien agir ? et la projection hétérolytique: les autres ne sont pas capables de bien agir. La pathogénésie d’ailleurs le dit : “ extrêmement déçu par des hommes dont les intentions sont pleines de ruses ”. “ Il est déprimé à cause des difficultés de la vie que les hommes se provoquent les uns les autres et à lui-même ”. Illustration clinique: une malade guérie par Drosera en 1986 d’une glomérulo-néphrite évoluant depuis un an et demi et à qui on promettait le rein artificiel à brève échéance. Pas de rechute depuis. Elle vivait la peur de mal agir (moralement), avec une compulsion à faire son devoir et à en rajouter, pour apaiser l’angoisse constante du châtiment auquel s’attendait son imaginaire. Leit-motiv exagéré : les pays riches qui exploitent les pays pauvres. II/ méthodologie pour étudier pathogénésies et cas cliniques l’Association Française pour l’Approfondissement de la Doctrine de Hahnemann ” est née en 84 à la suite de ma rencontre avec le Dr Masi. J’avais comme beaucoup rassemblé un groupe d’étude du répertoire de Kent. Nous nous sommes donné alors pour but de relire nos vieilles pathogénésies à leurs sources selon la méthodologie du Dr. Masi, afin de les comprendre dans leur profondeur et leur dynamique. 1) Nous les lisons dans leur langue originale ; nous les traduisons, nous étudions les mots les plus significatifs dans toutes leurs acceptions grâce à divers dictionnaires. 2) Nous classons les symptômes par thèmes. Par exemple: thème de la connexion, et nous mettons sous cette rubrique tous les symptômes portant ce mot ou son inverse (déconnexion). Nous cherchons à dégager les thèmes les plus frappants, les plus originaux, les plus inusités, les plus spécifiques, comme le demande Hahnemann au § 153 de l’Organon. 3) Puis nous reprenons les symptômes pour les classer selon la hiérarchie des grandes fonctions humaines Niveau spirituel: Intellect, volonté, mémoire intellectuelle Niveau sensible: De la connaissance: les sens, imagination, mémoire sensible De l’affectif: 6 passions du concupiscible (amour, haine, désir, aversion, joie, tristesse), et 5 passions de l’irascible (crainte, audace, espoir, désespoir, colère) Niveau végétatif: nutrition, génération, croissance Etape la plus touchée de l’acte humain 4) Puis nous reprenons les symptômes mentaux en les classant par symptômes de souffrance et symptômes de réaction à la souffrance selon la dynamique miasmatique expliquée plus haut : égotrophie avec ses deux degrés, égolyse, hétérolyse. 5) Puis les symptômes de souffrance pure sont analysés selon les 5 noyaux : sensation de perte d’une faculté humaine, nostalgie pour le temps ou elle n’était pas perdue, sensation de culpabilité pour une faute + ou – imaginaire qui a mérité cette perte, peur du châtiment pour cette faute, justification de cette faute. Nous aboutissons ainsi à l’hypothèse centrale du handicap personnel du remède quand il s’agit d’une pathogénésie ou du malade quand il s’agit d’un cas clinique. L’hypothèse n’est retenue que si tous les symptômes dont on reprend alors l’étude, peuvent s’expliquer à cette lumière. A partir de la perte de la faculté humaine particulière au remède, nous déduisons la faculté dite “ divine ”, c’est-à-dire la même faculté portée à une dimension infinie qui est tellement désirée par l’inconscient (ou quelquefois le conscient) du malade qu’il en a méprisé la faculté humaine correspondante, et l’ayant méprisée, ne l’a pas mise en exercice et l’a perdue. C’est ce que nous appelons “ attribut divin envié ”, qui est le haut de la pyramide où s’enferment tous les symptômes de la pathogénésie et les symptômes qui peuvent être déduits par le raisonnement à partir de l’hypothèse ; en effet, cet attribut divin, comme la perte de la faculté humaine correspondante, permettent d’envisager toutes les possibilités d’expression de ce même remède à l’intérieur de la pyramide dont la pointe est l’attribut divin envié. Grâce à cette hypothèse il devient possible de prescrire un remède avec succès sans avoir observé chez le malade les symptômes habituels sur lesquels on prescrit ordinairement ce remède. La guérison dans sa totalité, sa qualité, et sa durée, confirme l’hypothèse. J’ai choisi de vous exposer l’étude que nous avons fait de Bufo, parce que 1) c’est vraiment l’œuvre non d’une seule personne, mais d’une collaboration qui exprime bien la vie de notre association.: Traduction de Cécile Unal Etude des thèmes par moi-même Hypothèse de Gilda Campos Perfectionnements de toute l’équipe des membres actifs. 2) j’ai pu vous choisir 3 observations qui expriment chacune un aspect de la dynamique, l’une, de souffrance psorique, une d’égotrophie, une d’égolyse. 3) C’est un remède qui n’est connu que sous l’aspect égolytique le plus dramatique de masturbateur idiot épileptique, et notre étude montre toutes les richesses qu’on peut sortir d’une pathogénésie (jusqu’ici peu utilisée parce qu’incomprise), grâce au principe de dynamique miasmatique et à la méthodologie du Dr Masi 4) Parce que la 3ème observation, celle de l’égolyse, montre comment la vocation de la personne guérie se développe dans la ligne de sa problématique psorique qui a retrouvé son vrais sens, sans rien forcer, dans la lucidité sur soi et la vérité de son être.
Auteur: Dr. Simonne Fayeton.
Séminaire donné à Moscou le 16/08/2002.

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