La méthode hahnemannienne est basée sur des principes parfaitement définis et indissociables, qui sont au nombre de neuf, qu'il faut pouvoir manier correctement face au malade afin de l'amener à la guérison. De nombreuses méthodes sont dérivées de l'homéopathie mais seul le respect de ces points fondamentaux conduira à de véritables guérisons homéopathiques.
La doctrine et la méthode homœopathique sont développées dans les deux ouvrages de Samuel HAHNEMANN, d'abord et avant tout dans l’Organon, ensuite dans les Maladies Chroniques.
De ces neuf principes découle aussi la conception hahnemannienne de l'état de santé, de l'état de maladie et de la guérison. Cette conception est globale et représente bien plus qu’une nouvelle méthode thérapeutique. Le titre de son ouvrage est d’ailleurs « Organon de l’Art de Guérir ». Le terme « organon » veut dire instrument en grec et montre bien que Hahnemann veut envisager la santé de façon globale.
Nous envisagerons les principes fondamentaux dans l'ordre suivant :
1°- La loi des semblables.
2°- La dose infinitésimale.
3°- Le remède unique.
4°- La force vitale (dynamique) et la maladie conçue comme le
désaccord de celle-ci.
5°- La nature médicatrice.
6°- L'expérimentation pure des remèdes et leur
individualisation.
7°- L'individualisation du malade considéré dans sa globalité.
8°- La notion de miasme ou état morbide constitutionnel.
9°- Hygiène de vie, obstacles à la guérison, privations de santé.
1° LA LOI DES SEMBLABLES
C'est la loi naturelle, fondement de l'homœopathie, dont l'application est la condition sine qua non pour qu'un traitement puisse porter le label "traitement homœopathique".
C'est au § 26 de l'Organon que nous en trouvons l'énoncé :
" Une maladie dynamique dans l'organisme vivant est vaincue et détruite de façon durable par une autre maladie plus forte si celle-ci, sans être de même nature, lui ressemble cependant beaucoup dans sa manifestation".
Et au § 45 :
"Deux maladies très analogues s'anéantissent toujours".
Dans la pratique de l'homœopathie la maladie qui va éclipser l'autre sera une maladie artificielle produite par le médicament que nous donnerons au patient.
L'étude de la toxicologie montre que toute substance administrée à un sujet en bonne santé provoquera chez lui un certain nombre de symptômes ou, autrement dit. provoquera une maladie que l'on qualifiera "artificielle", puisqu'elle aura été provoquée volontairement par la drogue administrée.
Un exemple : si on administre une dose d'arsenic à un sujet en bonne santé, dose inférieure à la dose létale, cette personne sera malade par intoxication et présentera les symptômes suivants : vomissements, diarrhée "eau de riz", froideur des téguments, regard anxieux, tachycardie, faiblesse, etc.
A dose plus petite, les symptômes seront différents et moins importants : nez qui coule, tête lourde, toux, catarrhe bronchique et plus tardivement, si on répète les prises d'arsenic, des désordres spécifiques au niveau des phanères et du système nerveux. Il aura aussi des sensations de brûlures sur tout le corps ayant la caractéristique d'être calmées par l'eau chaude, une soif intense pour de l'eau, de l'agitation avec peur de la mort, et on pourra constater que tous ces symptômes sont aggravés à midi et à minuit.
Toute cette symptomatologie apparaît chez un sujet par ailleurs bien portant, après la prise d'arsenic.
Il s'agit là d'une maladie artificielle puisque provoquée.
Grâce à la loi des semblables les malades qui présentent de tels symptômes au cours d'une maladie, et quelle que soit cette maladie, ont été guéris et seront guéris par ARSENICUM ALBUM en dilution homœopathique.
La loi de similitude nous impose donc deux choses :
1° reconnaître la maladie à soigner. c.à.d. faire un relevé minutieux de tous les symptômes du patient.
2° trouver dans la nature une maladie de substitution. c.à.d trouver une substance capable de produire les mêmes symptômes chez l'individu bien portant.
Nous aurons alors deux tableaux de symptômes, d'une part celui du malade et d'autre part celui du médicament. Si ces deux tableaux sont superposables, comme le seraient le négatif et le positif d'une photographie, alors le malade guérira lorsqu'il recevra cette substance.
Par contre si la concordance entre ces tableaux n'est pas correcte, l'effet curatif ne se produira pas car il ne pourra pas y avoir application de la loi des semblables.
Cette démarche est le fondement même d'un traitement homœopathique. En dehors d'elle il ne s'agit pas de traitement homœopathique.
Le fondement se trouve dans la concordance entre les symptômes du malade et les symptômes que le médicament est capable de produire au cours d'une expérimentation.
Le terme homœopathie est créé sur la notion de loi des semblables, homœo veut dire semblable en grec et pathos, souffrance.
La loi des semblables telle que décrite par Hahnemann est donc l’administration d’un seul médicament (appelé souvent remède en jargon homœopathique) correspondant à une image complète du malade. Il faut souligner ici l’existence d’une autre façon d’utiliser l’homœopathie que l’on appelle également « homœopathie pluraliste » en opposition à « l’homœopathie uniciste » telle que décrite ci-dessus. Dans cette méthode, on donne plusieurs remèdes à la fois ou en alternance. Cette technique est une méthode dérivée car elle ne correspond pas à celle développée par Hahnemann dans son Organon. Elle permet d’appliquer des « recettes » correspondant au diagnostic nosologique (la maladie et pas le malade), et nécessite de ce fait une recherche moins approfondie de l’individualité du patient (moins différente de l’attitude allopathique). Nous ne sommes donc pas ici dans l’application de la loi des semblables telle que décrite par Hahnemann.
Attention, soigner par homœopathie ne signifie pas donner des médicaments dilués/dynamisés comme de nombreuses préparations commerciales le laissent sous-entendre. Soigner par homœopathie signifie appliquer la loi des semblables.
2) LA DOSE INFINITESIMALE
La convenance d'un remède à un cas donné se fonde non seulement sur son choix parfaitement homœopathique (nous venons d'en parler) mais encore sur l'exiguïté de la dose à laquelle on le donne
C'est par la technique de la dilution-dynamisation que l'on permet à la substance de développer la totalité de ses propriétés curatives. A dose pondérale, l'action du remède est souvent minime, superficielle, voire nulle. Mais le procédé mécanique de la dilution du médicament accompagnée d'une forte agitation, ce qu'on appellera une dynamisation, permet de libérer tout le potentiel curatif contenu dans le remède.
Des substances inertes à l'état naturel deviennent, par ce procédé de dilution, des remèdes extrêmement puissants.
Par exemple la poudre de lycopode jugée à ce point inactive qu'elle était utilisée jadis en pharmacie pour enrober les pilules manufacturées afin qu'elles n'adhèrent pas les unes aux autres, ou encore le sel de cuisine consommé journellement par tous et qui n'a pas d'effet thérapeutique, soumis au procédé de dilution original d'Hahnemann figurent parmi les remèdes les plus puissants de la pharmacopée homœopathique.
Il existe plusieurs échelles de dynamisation et nous ne citerons pour l'instant que les dilutions centésimales hahnemaniennes et les centésimales korsakoviennes qui sont les dilutions le plus couramment utilisées en Belgique.
Lycopodium clavatum
Nous n'entrerons pas dans la description de leur fabrication qui est un problème technique,
Mais il faut savoir qu'à partir de la 12 CH le nombre d'Avogadro est dépassé et la solution ne contient donc plus aucune molécule du produit dilué.
Ces dilutions sont cependant actives biologiquement, (des expérimentations sur la croissance de végétaux unicellullaires e.a. le prouvent), et elles possèdent une action qui est spécifique de la substance diluée.
Et cela ne doit pas étonner car ne plus contenir de molécules ne veut pas dire ne plus rien contenir du tout.
Une molécule, en effet, est constituée d'un grand nombre de particules et celles-ci ne peuvent pas "disparaître".
La physique quantique nous apprend qu'une particule peut se définir comme une concentration d'énergie dans une courbure de l'espace et que les particules gardent la mémoire des structures auxquelles elles ont participé. Il n'y a rien d'étonnant alors de constater qu'une dynamisation inframoléculaire d'arsenic ait une action biologique spécifique de cet arsenic.
Affirmer qu'une solution ne contient plus rien parce que le nombre d'Avogadro est dépassé n'a pas beaucoup de sens. C'est faire fi de tous les acquis de la physique quantique, c'est en somme arrêter sa connaissance à la science de la fin du 19ème siècle.
Ce qui est important c'est que le procédé de dilution inventé par Hahnemann transforme la substance médicamenteuse en une énergie médicamenteuse capable dès lors d'agir sur l'énergie du malade.
Ces phénomènes sont essentiellement dynamiques.
Le dynamisme morbide que constitue la maladie pourra réagir au dynamisme du médicament car ce dernier a été élevé au même plan énergétique par le procédé de dynamisation.
La dose infinitésimale est donc la clé qui permet l'application de la loi des semblables, mais l'une ne va pas sans l'autre, et en aucun cas la prescription d'un remède à dose infinitésimal ne constitue à elle seule une prescription homœopathique si le remède n'a pas été sélectionné en fonction de la totalité des symptômes du malade.
Vous trouverez un article complet sur les preuves scientifiques de l’homœopathie à l’adresse suivante :
http://www.delvaux-danze.be/HOMEOPATHIE_Preuves250405.pdf
ainsi que dans la rubrique "articles- preuves scientifiques" sur ce site
3) LE REMEDE UNIQUE
Comme nous l’avons souligné dans le premier point, la notion de similitude sous-entend qu’il y a deux tableaux à comparer : l’ensemble des symptômes du malade et une matière médicale correspondant à l’expérimentation d’un remède.
§ 147.
Celui d'entre ces médicaments dont les symptômes connus ont le plus de ressemblance avec la totalité de ceux qui caractérisent une maladie naturelle donnée, celui-là doit être le remède le mieux approprié, le plus certainement homœopathique, qu'on puisse employer contre cette maladie ; il en est le remède spécifique.
Hahnemann est très clair sur ce point : il n’y a qu’un médicament correspondant à chaque cas. Il faut chercher le remède le plus semblable et même lorsqu’il y en a deux qui semblent convenir, il y a en toujours un plus spécifique que l’autre. Dès que l’on donne plusieurs remèdes en même temps, on ne sait plus dans quelle direction on va. Il peut certainement y avoir un résultat car on donne de toute façon une information à l’énergie vitale. Mais cette information ne correspond pas aux lois de l’homœopathie car les expérimentations ne sont pas faites avec les remèdes mélangés. On ne sait donc pas comparer deux tableaux puisqu’un des deux est inexistant. La base de la prescription repose dans ce cas sur des a priori ; on suppose que le premier médicament agira sur une telle fonction et que le deuxième agira sur une autre fonction.
4) LA FORCE VITALE
Hahnemann reconnaît l'existence d'un principe vital, d'une force de vie, d'une énergie qui assure la permanence de l'être vivant, et maintient l'organisme en bonne santé. Cette force imprègne l'individu dans sa totalité, le contrôle, coordonne et unit les fonctions des différents organes. Sans cette force vitale l'organisme est incapable d'assurer sa propre conservation.
La présence de cette force différencie le vivant du non vivant.
La notion de cette force vitale détermine la conception hahnemannienne de l'état de santé et de la maladie.
1°/ Dans l'état de santé, cette force maintient l'harmonie fonctionnelle et réactionnelle de l'être vivant. L'état de santé correspond à un état harmonieux, équilibré de l'énergie de l'organisme. C'est un état d'existence auquel participe l'individu par sa totalité psychique et somatique. Il vit en harmonie avec lui-même et le monde environnant, il n'a aucune sensation désagréable et toutes ses fonctions organiques et psychiques s'effectuent correctement, de façon à assurer la poursuite de la vie, il se sent bien dans sa peau, en un mot, il est heureux.
2°/ La maladie, elle, se définit également comme un état d'existence dans lequel se trouve l'individu dans sa totalité somatique et psychique. L'être humain dans son entièreté participe à cet autre état d'existence où l'énergie se trouve cette fois déséquilibrée et n'assure plus le fonctionnement harmonieux de l'organisme qu'elle dirige.
La maladie est un état différent de l'énergie vitale qui cette fois conditionnera un fonctionnement disharmonieux de l'organisme.
L'énergie vitale déséquilibrée va manifester son dérèglement par des effets pathologiques que nous appelions des symptômes, l’ensemble de ces symptômes constituant les maladies.
Le déséquilibre de l'énergie vitale se manifestera d'abord :
a) par des symptômes sensoriels (on se sent moins bien, des sensations désagréables apparaissent)
b) ensuite apparaîtront des symptômes fonctionnels (les organes fonctionnent moins bien, leur fonction est perturbée)
c) et finalement des symptômes lésionnels qui seront objectivables par les moyens d'investigation.
Dans la conception hahnemannienne de la maladie la lésion organique est l'aboutissement de la maladie et non pas sa cause.
Cette notion est très importante car il en découle qu'un traitement de la lésion seule ne peut pas ramener l'état de santé, il correspond seulement à la suppression d'une conséquence de la maladie initiale mais il ne corrige pas le déséquilibre de l'énergie vitale, qui est la véritable maladie à guérir.
Le déséquilibre de l'énergie se manifeste toujours en même temps sur le plan physique et sur le plan psychique car la force vitale anime ces deux plans. Chez tout malade on trouvera et on devra rechercher à la fois des symptômes physiques et psychiques, c.à.d. les modifications de son état physique et de son état psychique qui surviennent lorsqu'il est malade.
Dans ce sens on peut dire que toute maladie est psycho-somatique, psychisme et physique étant « consubstantiels ».
5) LA NATURE MEDICATRICE
Le principe vital possède une propriété remarquable qui consiste à pouvoir rétablir son équilibre par lui-même lorsqu' il est agressé.
Les maladies aiguës qui évoluent spontanément vers la guérison sont la démonstration de cette propriété de la force vitale. Dans ces cas l'organisme se répare de lui même et rétablit son équilibre sans aucune aide extérieure. Les symptômes au cours de ces maladies sont l'expression de l'effort accompli par la force vitale pour retrouver l'équilibre, et montrent le chemin suivi pour arriver à la guérison.
Mais lorsque le malade ne guérit pas, autrement dit lorsque la force vitale n'arrive pas à être victorieuse par elle-même, à ce moment la médecine doit l'aider opportunément et l'action la plus opportune consistera à imiter la force vitale, à suivre le chemin qu'elle même suit pour se rétablir.
L'imiter consistera donc à donner au malade une substance capable de produire les mêmes symptômes que ceux présentés par le patient, puisque ces symptômes sont l'expression de l'action de la force vitale pour retrouver sa position d'équilibre.
Les symptômes du malade seront donc les seuls guides permettant de trouver un remède capable de guérir.
6) L'EXPERIMENTATION DES REMEDES
Puisque la meilleure façon d'aider un état d'énergie à se rééquilibrer est d'imiter la nature curatrice, nous devrons dans chaque cas trouver un médicament capable de produire une maladie factice aussi semblable que possible par ses symptômes à la maladie à traiter.
La connaissance des effets « pathogénétiques » de chaque médicament est donc indispensable.
Le moyen le plus sûr pour découvrir les effets propres des médicaments est de les essayer 1° sur des individus sains et 2° chacun séparément, de façon à constater expérimentalement les manifestations pathologiques qu'ils sont capables d'occasionner sur l'état physique et psychique de l'homme.
Les médicaments utilisés en homéopathie sont des substances provenant des règnes minéral, végétal et animal.
Un 4ème groupe provient de l'expérimentation de sécrétions ou tissus pathologiques et portent le nom de "nosode".
L'expérimentation d'une substance chez l'homme sain destinée à relever les symptômes que cette substance est capable de provoquer est appelée "pathogénésie".
L'ensemble des renseignements recueillis au cours de ces expérimentations constitue les "matières médicales" des médicaments, matières qu'il faudra étudier dans leurs versions originales car les versions simplifiées sont incomplètes et ne donnent que des images tronquées des possibilités thérapeutiques des médicaments.
7) L'INDIVIDUALISATION DU MALADE
L'individualisation du malade est une étape fondamentale dans le travail de l'homœopathe.
C'est la mise en évidence de la façon particulière à chaque malade de réagir aux agressions.
Chaque malade réagit suivant son terrain particulier, qu'il est seul à posséder. Cette particularité le définit par rapport aux autres et doit conduire au remède, à un remède qui lui est particulier.
Deux malades qui souffrent de la même maladie, une angine par exemple, auront quelques symptômes en commun (la gorge rouge et douloureuse, les amygdales gonflées, de la température, des ganglions sous maxillaires) mais en plus ils auront aussi une série de symptômes que l'autre malade ne présente pas et qui le différencient de ce dernier, qui permettent de l'individualiser, disons nous en homœopathie.
Ces symptômes différents d'un patient à l'autre seront aussi plus nombreux que les symptômes qu'ils possèdent en commun.
Il ne faut pas être grand clinicien pour constater ces différences d'un patient à l'autre.
Exemple :
Attardons nous un peu à cette maladie simple qu'est une angine, mettons qu'elle soit à streptocoques. Si nous observons différents patients atteints de cette angine, outre les symptômes qu'ils ont en commun, ceux qui permettent de poser le diagnostic de l'angine, nous constaterons des différences d'un cas à l'autre :
chez l'un nous verrons que c'est l'amygdale gauche qui est atteinte, chez l'autre la droite et chez un troisième les deux d'emblée ;
si l'angine commence à gauche elle peut rester uniquement du côté gauche mais dans un autre cas s'étendre vers la droite et la même chose si cela commence à droite, rester à droite ou s'étendre à gauche.
L’amygdale elle même sera uniquement congestionnée dans un cas et recouverte d'un enduit pultacé dans un autre cas ;
elle sera douloureuse chez l'un et quasi indolore chez l'autre ; et si elle est douloureuse cette douleur pourra être calmée en buvant de l'eau froide dans un cas et au contraire fort aggravée par cette déglutition dans un autre cas, qui sera peut-être amélioré en buvant une boisson chaude.
L’adénopathie sous-maxillaire sera importante chez l'un et minime chez l'autre, douloureuse chez le premier mais indolore chez le second alors qu'on s'attendrait au contraire vu leur volume ;
Voilà quelques différences données en vrac sur un plan strictement local. Mais il y a aussi des symptômes généraux et la température en est un. Tous ces patients ne seront pas à la même température, tous à 38,5° C. par exemple.
Certains patients auront plus et d'autre moins, voire pas de température. Et pour ceux qui font de la température les uns auront la peau sèche tandis que les autres seront inondés de transpiration, et dans cette deuxième éventualité la transpiration pourra soit accompagner la poussée thermique chez l'un alors qu'elle lui succède chez l'autre et un troisième aura même des frissons en prime que les deux premiers n'ont pas.
Je ne poursuivrai pas cette litanie de symptômes physiques différents d'un patient à l'autre chez ceux qui font qui font « la même angine à streptocoques », il en existe encore beaucoup d'autres concernant la frilosité, la soif, la faim, l'agitation, etc.
Mais il y a aussi des modifications sur le plan psychique chez tous ces malades et elles sont aussi variables d'un malade à l'autre, leur comportement change quand ils sont malades. L'un a besoin qu'on s'occupe de lui alors qu'un autre se calfeutre dans sa chambre et désire qu'on ne le dérange pas, un enfant pleure, un autre sera grognon ce qui n'est pas dans son caractère habituel, chez un troisième par contre on ne remarque pas qu'il est malade.
Cette liste est exemplative et très loin d'être limitative.
Les symptômes communs à tous les cas d'angine sont pathognomoniques de l'angine.
Les symptômes différents d'un patient à l'autre sont représentatifs du malade.
Ils sont consécutifs au dérèglement de sa force vitale qui est la vraie maladie à guérir et montrent sa façon à lui d'être malade, ils sont l'expression du dérèglement de sa force vitale et non pas uniquement la lésion organique qui n'en est que la conséquence.
Tout ce qui se modifie chez quelqu'un qui tombe malade doit être pris en considération car toutes ces modifications sont des symptômes de sa maladie. Se limiter aux symptômes pathognomoniques est un peu court, car il n'y a pas qu'un seule façon de faire une angine et chaque façon correspond à une maladie différente qui nécessite un remède différent.
Il faudra donc toujours considérer le malade dans sa totalité, c.à d. rechercher toutes les modifications qui sont apparues lorsqu'il est passé de l'état de santé à l'état de maladie car toutes ces modifications, tant somatiques que psychiques, sont l'expression du déséquilibre de sa Force Vitale.
C'est la seule voie qui nous permettra de trouver le bon remède.
Possédant d'une part le tableau complet des symptômes du malade, et connaissant d'autre part, par l'expérimentation, un remède qui produit le même tableau, il suffira de donner ce remède à ce malade pour que la loi de similitude s'applique et que le malade guérisse.
L'image du remède doit être le sosie de l'image du malade.
8) LE MIASME ou L'ETAT MORBIDE CONSTITUTIONNEL
Quoique d’une importance capitale dans la compréhension hahnemannienne de la maladie, nous ne nous étendrons pas au cours de cette introduction à l'homœopathie sur la notion de miasme.
Retenons que ce terme correspond à la notion d'état diathésique constitutionnel, autrement dit de « terrain », qui module le mode de réaction de l'être humain et intervient donc dans sa façon d'être malade.
C'est la constatation d'une faille dans l'équilibre spontané de l'énergie vitale. Cette faille est innée et toujours présente à l'état latent. Elle se manifestera sous l'action de facteurs extérieurs agresseurs de nature psychique, physique, chimique, biologique ou traumatique.
Ces facteurs extérieurs ne sont alors que des révélateurs d'une disposition morbide préexistant dans l'individu.
Cette sensibilité aux agents extérieurs, cette disposition à tomber malade, différente
d'un individu à l'autre, est la cause fondamentale des maladies chroniques.
Il s'agit là d'un défaut intrinsèque de l'individu. Ce terrain, différent d'un patient à l'autre, explique pourquoi chacun fait sa maladie à sa façon, fait une maladie différente de celle de son voisin et qui nécessitera un traitement différent de celui de son voisin.
Cette notion de terrain, initiée dans le “Traité des Maladies Chroniques” est une véritable révolution dans la façon de comprendre la notion de maladie.
La cause réelle de la maladie est donc interne au malade. A l'extérieur il n'existe que des facteurs déclenchants.
Ce qui doit être guéri chez le malade c'est cette susceptibilité fondamentale, cette .sensibilité aux facteurs agresseurs externes à lui-même.
9) Hygiène de vie, obstacles à la guérison, privations de santé
L’homœopathie agit en stimulant les capacités d’autoguérison du malade, en « boostant son énergie vitale ». Lorsqu’on considère la maladie sous cet angle, il va de soi qu’il faut mettre toutes les cartes de son côté pour rendre cette énergie vitale la plus saine possible. Hahnemann insiste donc sur le fait que tout médecin digne de ce nom se doit d’informer les patients sur l’hygiène de vie afin d’éviter autant que possible des maladies hygiéniques. Cela semble une évidence et n’est évidemment pas réservé aux seuls homœopathes mais ce sujet est d’une actualité criante car notre civilisation polluante et chimique engendre une quantité incroyable de maladies comme les allergies ou les cancers pour ne citer que ceux-là.
Les homœopathes sont donc hygiénistes « par nature » et nous accordons dans l’enseignement de l’homœopathie une place très importante aux règles d’hygiène de vie.
§4) Le médecin est en même temps conservateur de la santé, quand il connaît les choses qui la dérangent, qui produisent et entretiennent les maladies, et qu’il sait les écarter de l’homme bien portant.
Mais Hahnemann va plus loin et développe ce sujet lorsqu’il parle des fausses maladies chroniques que sont les privations de santé et les maladies médicamenteuses (iatrogènes).
§ 74) Nous devons malheureusement compter encore au nombre des maladies chroniques, ces affections si répandues que les allopathistes font naître par l'usage prolongé de médicaments héroïques à doses élevées et toujours croissantes…Tous ces moyens débilitent impitoyablement la force vitale, et, quand elle n'y succombe pas, ils agissent peu à peu et d'une manière particulière à chacun d'eux, altèrent son rythme normal à tel point que, pour se garantir d'atteintes hostiles, elle est obligée de modifier l'organisme, d'éteindre ou d'exalter outre mesure la sensibilité et l'excitabilité sur un point quelconque, de dilater ou resserrer, ramollir ou endurcir certaines parties, de provoquer çà et là des lésions organiques, en un mot de mutiler le corps tant à l'extérieur qu'à l'intérieur.
§77) C’est fort improprement qu’on donne l’épithète de chroniques aux maladies dont viennent à être atteints les hommes qui sont soumis sans relâche à des influences nuisibles auxquelles ils pourraient se soustraire, qui font habituellement usage d’aliments ou de boissons nuisibles à l’économie, qui se livrent à des excès ruineux pour la santé, qui manquent à chaque instant des objets nécessaires à la vie, qui vivent dans des contrées malsaines, et surtout dans des endroits marécageux, qui n’habitent que des caves ou des réduits fermés, qui manquent d’air ou de mouvement, qui s’épuisent par des travaux immodérés de corps ou d’esprit, qui sont continuellement dévorés par l’ennui, etc…. Ces maladies, ou plutôt ces privations de santé, que l’on s’attire soi-même, disparaissent par le fait d’un changement de régime, à moins qu’il n’y ait quelque miasme chronique dans le corps, et on ne peut pas leur donner le nom de maladies chroniques.
Hahnemann utilise également un autre concept voisin qu’il appelle « les obstacles à la guérison ». Dans ce cas, il nous met en garde contre tout ce qui peut faire obstacle au retour de la santé.
§208) La première chose à faire ensuite, c’est de s’enquérir de l’âge du malade, de son genre de vie, de son régime, de ses occupations, de sa situation domestique, de ses rapports sociaux, etc. On examine si ces diverses circonstances contribuent à accroître le mal, et jusqu’à quel point elles peuvent favoriser le traitement ou lui être défavorable. On ne négligera pas non plus de rechercher si la disposition d’esprit et la manière de penser du malade mettent obstacle à la guérison, s’il faut leur imprimer une autre direction, les favoriser ou les modifier.
Toutes ces notions seront développées en détails dans le cursus d’apprentissage.
EN CONCLUSION
La doctrine homœopathique forme un système cohérent, un tout, basé sur une série de notions fondamentales, de principes.
Ce n'est qu'en manipulant la totalité de ces principes face à la totalité de son malade que l'on peut prétendre pratiquer l'homœopathie.
Toute autre façon de procéder limite les possibilités de cette merveilleuse méthode thérapeutique, quand cela ne mène pas à des aggravations irréversibles ou à l'incurabilité.
Auteur: Dr Daniel Saelens
Source: Le Portail Belge d'Homéopathie Homeobel
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